Programme RCM, élection 1978

Changeons Montréal pour vrai, le programme du Rassemblement des Citoyens de Montréal, 1978, 40 pages, 30 Mo.

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INTRODUCTION

Le RCM
de l’opposition au pouvoir…

Depuis sa fondation en 1974, le Rassemblement des Citoyens de Montréal a travaillé ferme afin de fournir aux citoyens montréalais la première opposition structurée à l’administration actuelle du Parti Civique, dirigé par Jean Drapeau; celui-ci régnait alors sur la ville en maître incontesté depuis près de 15 ans. Mais les membres du RCM ont aussi cherché pendant ces 4 ans à articuler cette opposition autour d’un projet politique urbain de plus en plus précis et concret, qui offre vraiment une vision très différente des rapports sociaux qui peuvent exister entre ceux qui y vivent quotidiennement.

Ce projet, cette alternative que présente le RCM, s’exprime surtout
dans la volonté profonde de ses membres de faire renaître un
peu partout à travers la ville, dans toutes les sphères d’activité
humaine, l’exercice réel de la démocratie. Une démocratie qui
passera d’abord par la consultation réelle des citoyens et par leur
participation à la vie politique municipale, mais aussi une démocratie
dont l’aboutissement sera la remise entre leurs mains des
pouvoirs de décision sur tout ce qui touche l’aménagement de leur
milieu de vie quotidienne, de leur territoire de résidence, des activités
communautaires qui s’y déroulent, en un mot, de leur quartier.

C’est pour cela, sans doute, que le voeu le plus cher de ceux qui
adhèrent au programme du RCM est d’en arriver un jour à la
création d’un Conseil dans chacun de ces quartiers, dans lequel les
résidents seront en mesure de définir et d’organiser eux-mêmes
le milieu dans lequel ils souhaitent vivre. Pour les membres du
RCM, la concrétisation de ces conseils de quartiers et l’instauration d’une véritable vie démocratique à Montréal représentent une
première étape essentielle, voire indispensable, pour tout projet
plus global de transformation de la société québécoise.

Mais son intérêt fondamental pour la démocratie a amené le RCM
à servir également de véhicule à un certain nombre de valeurs que
l’équipe au pouvoir à l’Hôtel-de-Ville a totalement négligées. Pour
le RCM, la beauté et la grandeur d’une ville se trouvent bien davantage
dans la qualité de vie qu’elle offre à ses citoyens, et particulièrement
aux plus démunis d’entre eux, que dans le prestige de ses réalisations sur le plan international.

A quoi sert d’être “sur la carte du monde’’ si pendant ce temps,
les Montréalais voient leurs logements se détériorer ou brûler
pour faire place à des édifices à bureaux et à des terrains de stationnement, ou encore s’ils voient leurs écoles se fermer, les industries et les commerces s’installer ailleurs, les enfants se contenter d’une ruelle ou d’un trottoir pour remplacer des terrains de jeux inexistants? Pourquoi payent-ils des comptes de taxes toujours plus élevés pour des services qui diminuent? Pourquoi acceptent-ils que soit accordée la priorité des dépenses budgétaires aux automobiles plutôt qu’au transport en commun? Quel intérêt ont-ils à laisser les profiteurs de toutes sortes, petits et gros, d’ici ou d’ailleurs, s’emparer discrètement de leur sol et de leurs logements dans le seul but d’augmenter leurs revenus déjà considérables, sans se soucier de ceux qui y vivent?

C’est à ces questions que les membres du RCM ont tenté depuis
4 ans de sensibiliser leurs concitoyens. Ils l’ont fait avec les
moyens très limités qui étaient à leur disposition. Ils ont discuté
à chaque année avec application des améliorations à apporter au
programme qu’ils veulent proposer aux Montréalais; ils ont mené
des luttes à leurs côtés (contre les hausses de tarif du transport
en commun, contre la pollution provenant des carrières et des
industries, contre des hausses de loyer abusives et des évictions
arbitraires de locataires, contre les hausses de taxes foncières
pour les petits propriétaires-résidents, pour l’aménagement en
parcs de terrains vacants laissés à l’abandon…); ils ont aussi,
grâce à leurs conseillers élus, posé pour la première fois des
questions et demandé des comptes aux responsables actuels à
l’Hôtel-de-Ville; ils ont enfin tâché de mettre eux-mêmes en pratique,
dans le fonctionnement de leur propre parti, les règles démocratiques
qu’ils souhaitent voir se généraliser.

C’est dans cet esprit que le RCM a tenu à se doter, en guise de
programme électoral, d’un programme de gouvernement précis,
élaboré démocratiquement par les membres en assemblées de
districts et en Congrès. Ce programme, que les lecteurs trouveront
dans les pages qui suivent, décrit les grandes lignes des mesures
que le RCM, en tant que gouvernement et en tant que parti,
s’engage à promouvoir au cours d’un premier mandat, s’il est
porté au pouvoir.

Il s’agit donc des objectifs concrets que les membres et les candidats
du RCM proposent aux citoyens de Montréal de réaliser
avec eux à compter du 12 novembre prochain: de meilleures conditions
de logements à prix raisonnable, des espaces verts et de
l’air pur, un transport en commun gratuit et efficace, des voies
pour faire du cyclisme en sécurité, une fiscalité répartie de façon
plus juste, des emplois disponibles en plus grand nombre et axés
davantage sur les besoins sociaux que sur les bénéfices de quelques
individus, des services communautaires bien organisés dans
tous les quartiers…

Un tel programme suppose l’appui constant d’une population de
mieux en mieux informée, sensibilisée aux problèmes montréalais
et prête à agir pour prendre le contrôle sur tous les aspects de la
vie urbaine; en somme, la renaissance d’une véritable vie sociale
dans chaque quartier.

L’heure du choix se présentera bientôt: la parole est maintenant
aux électeurs !

TABLE DES MATIERES

Le RCM, de l’opposition au pouvoir………………………………………………………… 3
Le développement économique…………………………………………………………………6
La fiscalité……………………………………………………………………………………………. 10
L’habitation et l’aménagement du territoire……………………………………………….14
Le transport et la voirie……………………………………………………………………………19
L’énergie et l’environnement………………………………………………………………….. 23
Les loisirs…………………………………………………………………………………………….. 26
La santé et les affaires sociales…………………………………………………………………29
Les relations de travail…………………………………………………………………………… 31
La démocratie à Montréal…………………………………………………………………………35

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